Ce qu’il y a de bien avec le site François de souche, c’est qu’on n’y trouve pas uniquement le ramassis de dégueulis raciste que ses – innombrables – adversaires prétendent y trouver à longueur de pages. Ô, celui-ci est une réalité. Mais comment s’en étonner lorsque l’on sait qu’il s’agit d’un des blogs politiques les plus consultés en France ?
Toujours est-il qu’on y croise parfois du simple bon sens. Ça m’est arrivé pas plus tard qu’hier lorsque je suis tombé sur ce commentaire, mis en avant par les responsables du site, vraisemblablement car il reflète ce que pensent beaucoup de leurs lecteurs :
Il faudrait cesser d’utiliser le langage de l’adversaire.
Au lieu de déclarer, comme dans ce temoignage paru dans le Télégraph, « l’immigration nous a rendus racistes », il faudrait dire « la société multiculturelle a réveillé ma propre identité ethnique ».
Car dans le fond, c’est aussi simple que ça.
Lorsque l’on constate que, de plus en plus, ce sont les groupes ethniques qui forment la société, et non un amas d’individus atomisés sans groupe d’appartenance, on en arrive à cultiver un sentiment d’appartenance à son propre groupe pour répliquer aux groupes auxquels nous sommes confrontés.
C’est une réaction naturelle et normale de ressentir que l’on nous fait compétition, et de se regrouper pour nous défendre.
Ultra-individualisme et groupes ethniques
Dans la série déni de réalité, je demande l’individualisme. Un mécanisme fonctionne à plein régime depuis pas mal de temps déjà. Revoyons l’action au ralenti :
- On nous rabâche à longueur de temps que l’on vit dans une société où, horreur absolue, l’individualisme est partout, chacun pense à sa pomme et jamais à la poire du voisin, chacun veut se mettre en avant, il n’y a plus de solidarité c’est-horrible-vous-trouvez-ça-normal-?-indignez-vous,
- C’est dû à l’ultra-libéralisme qui a pour objectif à peine voilé d’envoyer le Peuple de la Terre crever dans la rue, réveillez-vous-nos-vies-valent-plus-que-leurs-profits, l’humain d’abord, résistance, Michel Mompontet Président et Florian Philippot Premier Ministre,
- Il faut donc lutter, résister, combattre et pour ce faire créer des associations contre le racisme, des fêtes de voisinage, le tout sous le Haut Patronage de qui bien entendu ? De l’Etat, seul garant du vivre-ensemble, seul capable de nous empêcher de basculer dans la jungle et le chacun-pour-soi.
- Retour au point 1.
Et à chaque tour de roue on redonne naturellement un grand coup de manivelle pour aller plus vite, plus haut, plus fort. Forcément : tout ça est insupportable, il y a urgence, il faut taper du poing sur la table, et vite.
Dans un magnifique détournement, ou plutôt retournement de la réalité, s’est ainsi mise en place une société qui s’articule plus que jamais sur le groupe et l’appartenance : lieu de naissance, entreprise, accent régional, couleur de peau, taille de zboub, Mac ou PC, tout est bon dans le cochon, sauf évidemment pour ceux qui trouvent que tout y est mauvais et vas-y qu’on va régler ça devant les tribunaux.
Les groupes ethniques, mais pas seulement
Comme le fait remarquer ce lecteur de François de souche, l’individu se trouve menacé par les groupes. Quel choix lui reste-t-il alors ? Conserver farouchement son indépendance et son individualité, au risque de se voir broyer non seulement par un groupe extérieur mais aussi par celui auquel il appartient par la force des choses (« on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille… ») ? Ou cultiver un sentiment d’appartenance à son propre groupe pour, au moins, éviter de mourir écrasé lorsque deux fratries engagent le combat ?
Là où le commentaire est incomplet, en revanche – mais on ne s’en étonnera pas sur un site comme François de souche -, c’est lorsqu’il réduit la « groupusculisation » de la société à une question ethnique. En réalité, ce phénomène est présent partout.
Nous ne vivons pas dans un monde ultra-libéral, contrairement à ce que répètent en coeur et jusqu’à la nausée France 2 et Canal +, l’UMPSFNDG d’un extrême à l’autre, Zemmour, Polony, Caron and co., Libé, Le Monde, La Provence ou la Voix du Nord : si c’était le cas, gageons que nous ne croulerions pas sous les bulletins, décrets et autres textes de lois pondus à la chaîne par cet épais mille-feuilles qui (s’)occupe (de) notre quotidien, le tout sous une bonne grosse couche d’Europe. Et que la dette n’aurait pas ainsi explosé.
Nous ne vivons pas non plus dans un monde ultra-individualiste. Bien au contraire : si une certaine forme de solidarité se perd, c’est parce qu’elle a été elle-aussi institutionnalisée, étatisée, légiférée. Chacun renforce son cercle, sa cellule, et attend de l’Etat (le fameux « je paie beaucoup d’impôts et j’en suis fier ») qu’il s’occupe « des autres ». Quelle place reste-t-il à l’individu dans tout ça ?
En réalité, il perd peu à peu du terrain. Et rien ne permet de penser que cette régression est appelée à prendre fin à court terme.
(crédit photo : les groupes ethniques forment la société : malias)
Bernard dit
Merci, je suis Tout à fait d’accord sur cette information. j’espère connaitre d’avantage sur le sujet
Des Geeks et des lettres dit
Personnellement, je pense qu’il faut redonner le goût au français pour le travail ; je ne dis pas obligatoire « travailler plus », non, je veux dire au contraire : « travailler mieux et utile », que l’on se sente utile au travail parce qu’on « voit » le résultat de notre labeur. Travailler pour tout donner : personne ne le voudrait.