Joystick : Lara Croft se prend un coup de bâton de joie

Ah, ça me manquait, une bonne petite polémique ! On sent que c’est la Rentrée. On va pouvoir recommencer à s’indigner au lieu de réfléchir. C’est si pratique.

Justin Bridou travaille chez Joystick. Et il aime Lara Croft et Tomb Raider.

Ce coup-ci, c’est Joystick qui s’y colle (ce n’est pas sale, du moins pas encore) avec un article sur le dernier jeu Tomb Raider.

On y parle d’héroïne bien foutue et bien armée, de gros méchants crasseux et affamés (pas de milliardaire libidineux dans les parages vu qu’il s’est auto-retiré de la course au yogourt) et de leur rencontre qui ne fera pas pschit (du moins pas encore).

Un énimème block-buster à la con ? En 3D dolby dans ta face au multiplex du coin ? Non : un jeu vidéo, on te dit.

Lara Croft, cette héroïne trop parfaite très années 90, avec sa plastique manga ultra-exagérée. M’a toujours gonflé, ce jeu.

Là c’est ce qu’on appelle un reboot, terme à la mode pour désigner un nouvel épisode d’une série dont on pensait être enfin définitivement débarrassé.

Et donc survient le drame : Joystick a aimé. Ce journal qui a construit sa réputation et son histoire sur un humour… hum, disons « corrosif » (bon, c’est quand même pas Micro News et leur âge d’or remonte sans doute aux années 80 / 90, pour les puristes) a osé prendre du plaisir à voir Lara Croft se faire violenter par ces gros porcs.

Heureusement, la féministe ne dort jamais vraiment. Surtout depuis qu’elle a un Macbook Air.

Le bal des Mopral

Réactions indignées sur quelques sites, donc.

A la lecture desquelles on mesure soudain l’étendue du Fukushima vidéoludique :

• « Ce soir, j’ai la nausée. » nous dit Sarkofrance ou plutôt Juan, maintenant que le méchant freluquet a été défait. Le billet s’appelle Saloperie de Joystick ou l’apologie du viol. On l’imagine facilement pleurant à chaude larmes face à l’extrême violence qui bouffe notre société. Lui dont même les enfants avaient compris l’Horreur indicible dans laquelle l’élection du Sarko allait inévitablement nous plonger et les Ténèbres qui allaient s’abattre sur le pays.
•  « Pleurer, vomir et mourir. » résume une lectrice du billet sur Crêpe Georgette intitulé Culture du viol et Lara Croft.
•  « Pour lire ces dix malheureuses pages j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois tellement j’avais envie de gerber«  nous assure Mar_Lard dans son article Joystick : apologie du viol et culture du machisme. Je n’ai aucune raison de ne pas la croire.

Candy, réveille toi, ils sont devenus fous.

Mesdames les censeurs, bonsoir !

(merde, on dit comme ça au moins ? J’ai viré « mademoiselle », donc j’imagine que j’ai bon, mais le féminin de « censeur », c’est quoi donc ?)

Nos fieffés féministes ont habilement fait le lien avec la connerie crasse de Todd « je suis ton père » Akin qui est tout fier de nous annoncer la découverte scientifique de ce début de millénaire, à savoir que le corps de la femme est tellement bien foutu qu’il sait sans coup férir décider s’il a envie de fabriquer un bébé ou pas.

Bon il le dit lui-même, le sage Todd Akin, en tête de sa page Facebook :

Hé les gars, ce sont pas nos erreurs qui nous définissent hein, mais ce qu’on en retire.

Disons qu’il a probablement eu envie d’apprendre un gros paquet (ce n’est toujours pas sale, juré craché) d’un coup.

Mais l’occasion était trop belle, je l’avoue.

Peut-être bien que si j’étais un excité de la vie quelconque, j’aurais fait de même.

C’est assez drôle, en fait.

Aujourd’hui Lara Croft dans Joystick, demain ta fille sur Meetic ?

Cyril Marcant (oui oui, il y a des mâles féministes, ce sont mêmes parfois les plus teigneux, un peu comme ces nouveaux riches qui veulent dégager illico tous les clodos de leur quartier), peut-être conscient du raccourci intestinal qu’il s’apprête à faire, attend la toute fin de son billet pour l’évoquer.

Heureusement, Gaëlle-Marie Zimmermann, notre bien-aimée chroniqueuse sexo / société du Nouvel Obs (là je fais semblant, je viens de la découvrir, va falloir que je creuse un peu ça) nous a mitonné / mythoné un petit crescendo des familles pour faire trembler les foules :

1. Un jeu vidéo parmi 253463463473 mis sur le marché depuis janvier sort avec une femme aux gros seins qui se fait traîner dans la boue et plus sans affinité.
2. Le jeu n’est pas interdit. Les concepteurs ne sont pas émasculés. Pire : le jeu plait.
3. C’est une preuve indiscutable du climat ambiant extrêmement violent envers les femmes.
4. Pas encore convaincu(e)s ? – danger – L’autre taré de républicain là – danger – et ses propos qui visent à affirmer que – danger –  le viol – danger – c’est pas vraiment – danger – un viol.
5. Les hommes qui traitent les femmes de la sorte sont des attardés du slip [argument ô combien classique, le même est utilisé pour dénoncer le dictateur germanique du coin ou le serial killer savoyard]. Il a peur des femmes, en fait, le gros bébé, c’est pour ça.
6. C’est-la-faute-à-la-société.

Gaëlle-Marie a en effet courageusement et avec une incroyable lucidité mis le doigt sur du gros lourd : l’affaire Joystick Lara Croft est « une splendide illustration de l’intégration de la culture du viol. »

Bref : écarte tes enfants des jeux vidéo, femme. Sinon, ne soit pas étonné de ce qu’ils deviendront.

Mad Max, Colmax, même combat.

Larat Croft Pussy Riot, bientôt sur PlayStation 3 et Xbox 360

Personnellement ce qui me fait vraiment peur, c’est de voir toutes ces allusions et ces appels à la punition que ces féministes, qui n’ont décidément aucune pudeur, ne prennent même pas le soin de voiler. Gaëlle-Marie (amusant, ça fait « GM », comme Gentil Modérateur ou encore Gros Mao… On pourrait lui faire une statue à Montpellier tiens ?) livre ainsi au Peuple Vengeur le nom des coupables :

Kevin Bitterlin [putain, il aurait pas pu choisir un autre prénom ? Sans déc’] a écrit cet article, mais il n’est pas seul en cause dans la publication : Christophe Collet, le rédacteur en chef, a validé cet article.

Préparez le goudron et les plumes.

Puis mettez les au frais. Vu qu’on n’a pas encore le droit de s’en servir :

Les hommes peuvent tranquillement « déraper » autour du viol. Personne ne viendra vraiment les en empêcher, pour l’instant.

Reste une question, obsédante comme une technicienne de sol pour un président du FMI :

D’où vient cette violence, présente chez un nombre non négligeable de personnes qui présentent une sensibilité de gauche, qui a pour but de punir le plus sévèrement possible quiconque leur file des maux de ventre ?

En Europe de l’est, on le sait bien : plutôt le goulash que le goulag !

 (crédit photo : Joystick Lara Croft, Pacman et les autres : JD Hancock)