Exclusif : le mal-logement touche aussi les animaux !
Dieu dit à Noé qu’il veut envoyer le déluge pour ruiner la terre et la débarrasser de son désordre. Il le charge de construire une nouvelle arche pour épargner les animaux. Un an plus tard, constatant que le chantier n’a pas commencé, le Créateur demande à Noé de se justifier. Ce dernier explique que malgré une demande de permis de construire déposée en bonne et due forme, le précieux sésame n’est toujours pas délivré. La faute aux procédures qui s’éternisent et aux multiples pièces complémentaires demandées. Dieu se désespérant, Noé réplique : « Oh ! Pour ruiner la terre, l’Administration s’en charge… ».
Il s’agit là, nous apprend Dominique Errard, rédacteur en chef délégué du Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, d’ « une histoire drôle qui circule chez les architectes alors que l’on fête les lauréats du prix de l’Equerre d’argent et du prix de la Première oeuvre ».
En vérité, en vérité, je vous le dis, elle n’est pas franchement drôle, cette histoire. On sent le désarroi.
Et ceci alors même que la crise du logement s’est installée et qu’en particulier ce que l’on nomme joliment (hum) le mal-logement se porte mieux que bien [lien vers un article sur le site du Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, tant qu’à faire].
Plus de lois pour moins de mal-logement ?
Les causes du mal-logement seraient-elles à chercher du côté de l’excès de réglementation et de procédure, comme le laisse entendre ici un spécialiste du secteur ? Ou, au contraire, du côté d’un ultra-libéralisme débilo-débridé, comme nous l’affirme sans relâche la télévision ?
A vous de trancher. Mais, jusque là, n’allumez pas votre téléviseur et reprenez une activité normale.
PS :
Pour le plaisir, si vous êtes amoureux de la langue française et donc probablement allergique à la novlangue bien-pensante, je vous invite à jeter un oeil sur la page Wikipedia consacrée au mal-logement. Elle nous parle d’un « néologisme francophone défectueux » (sic), qui « reflète une mauvaise maîtrise des mécanismes de la langue française, qu’il s’agisse de syntaxe, de sémantique ou d’orthographe ».
Savoureux.