« En cas de consumérisme grégaire, rien ne ne t’oblige à t’y conformer.
Si c’est si horrible que ça, ne le fais pas. Et profites-en éventuellement pour convaincre les autres de faire de même.
Considérer que libéralisme et consumérisme grégaire (pour reprendre ma propre formule), sont inhérents, est une erreur.
(sauf à considérer que toute consommation est mauvaise, auquel cas, vive la pénurie socialiste, effectivement).
Tu peux trouver que les choix de tels ou tels ne sont pas pertinents. Peut-être ne le sont-il pas. Tu peux penser qu’ils sont manipulés. Peut-être le sont-ils.
Mais comment comptes-tu t’y prendre?
En les forçant à agir autrement? Cela revient à dire que tu sais mieux qu’eux ce qui est bon pour eux, et c’est très condescendant. Tu fais comme si tu savais ce qui se passait dans leur esprit dans pareil cas. Et tu l’ignores en partie. Si le changement ne vient pas de la volonté de la personne, par un déclic, mais que tu les contrains à changer d’habitudes, c’est toi le fasciste.
En cas de fascisme, les soldats, les fusils, les camps, la torture t’obligent à changer tes habitudes, si la propagande ne suffit pas.
En cas de libéralisme, tu y es incité par la persuasion, ou des arguments. La décision du choix appartient à la personne. Ca ne veut pas dire qu’elle n’est pas potentiellement conditionnée. Mais le fait est que: si une personne se fait facilement conditionner par les infos, les pubs, ou que sais-je encore, elle se fera, vraisemblablement, également conditionner par les dirigeants, dans le cadre d’un régime politique, plus ou moins coercitif. Or, l’adhésion des uns au pouvoir, par leur crédulité/moutonisme/naïveté/torpeur intellectuelle/et tout ce qu’on voudra, dans pareil cas d’étatisme, a des retombées négatives, également sur ceux qui n’adhèrent pas à ce pouvoir. Tant et si bien qu’être doté d’une capacité de réflexion, en régime fasciste, et plus largement coercitif, n’est plus un avantage, mais un inconvénient, en terme de survie.
Dès lors, si tout au plus, le consumérisme de masse, suggère la bêtise grégaire(ce qui n’est pas rien cela dit, convenons-en), les sociétés étatisées (toutes le sont hélas plus ou moins), y obligent, quant à elles.
Si un publicitaire, un journaliste, un vendeur, un concepteur produit, considère envisageable de tirer profit de la bêtise d’autrui, il n’y a aucune raison pour qu’un dirigeant ne le fasse pas, en vue du fait que ce dernier dispose en plus de la persuasion, d’un potentiel d’agression.
Or, le libéralisme réside dans l’idée que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, avec le souhait de rapprocher l’agression de zéro.
Comme je me plais à le penser ces derniers temps: la lutte pour la propagation de la connaissance, permettant hypothétiquement à chacun de faire les choix les plus judicieux (en plus du fait que ces choix devraient idéalement être libres), est une lutte trans-système.
C’est un instrument, au quotidien, pour des rapports introspectifs et inter-subjectifs plus opportuns, des choix plus rationnels.
Je ne sais pas si je me trompe là dessus, mais ça me semblerait intéressant en tout cas. Libéraux et antilibéraux de bonne foi, peuvent je l’espère, au moins se rejoindre là dessus: Proposer une altérité réflexive à son prochain pour extirper du sommeil sa capacité de discernement (si tant est qu’elle était endormie donc). »
Par Maxime Mercier